Incontinence urinaire

INCONTINENCE URINAIRE

DEFINITIONS

Il s’agit de pertes involontaires d’urines survenant entre les mictions. Elles peuvent être d’importance variable.

Plus de 400 000 Suisses en souffrent, dont une majorité de femmes. 25% d’entres elles présentes des pertes d’urines, mais 75% n’en parlent pas…

Selon leurs caractères, plusieurs formes existent :

a) l’incontinence d’effort : (50% des cas)

Elle concerne surtout les femmes. Les fuites d’urines surviennent lors d’une augmentation de pression abdominale : toux, effort physique, changements de position… Il n’y a pas de sensation de besoin précédant les fuites.

b) l’incontinence d’urgence (25% des cas)

Elle est provoquée par des besoins impérieux, non contrôlables.
La fréquence des mictions est souvent augmentées (norme : env. 8 mictions/j). Elle peut être aggravée par le contact avec de l’eau, une surface froide.

c) l’incontinence mixte (env.25% des cas)
Elle associe les deux formes précédentes.

d) l’incontinence par regorgement :

Elle touche surtout les hommes. Elle est aussi secondaire, le plus souvent, à une augmentation de la pression abdominale. Mais, elle survient lorsque la vessie ne se vide plus correctement et est toujours très pleine. Il s’agit de fuites par « trop plein ».

CAUSES

l’incontinence d’effort est causée par – une faiblesse des muscles et des ligaments du plancher pelvien.

– une incompétence du sphincter urinaire (muscle fermant la
vessie) Ces phénomènes sont secondaires à une toux ou à une constipation chronique, des accouchements, un excès de poids, une déficience dans la structure des tissus de soutien, la pratique de certains sports (gymnastique, karaté…)

l’incontinence d’urgence est secondaire à une hyperactivité du muscle de la vessie.

Les causes de ce phénomène sont multiples : inflammation chronique, maladies neurologiques, diabète, cancer vésical,
calculs, chute de la vessie, obstruction de l’urètre.

l’incontinence mixte regroupe différentes causes. Elle est souvent secondaire à une chute de vessie associée à une faiblesse du sphincter urinaire. Toutefois, un bilan complet
pour un diagnostic précis est recommandé.

L’incontinence par regorgement peut être causé par des maladies neurologiques ou par un diabète. Elle est le plus souvent consécutive à une obstruction de l’urètre (prostate augmentée, rétrécissement traumatique du canal) et affecte
ainsi le plus souvent l’homme.

EXAMENS ET TRAITEMENTS

Examens
– Un interrogatoire précis et complet qui doit inclure des questions sur le transit intestinal. En effet, une constipation chronique causant une malposition du rectum peut être associé à un problème vésical et devra être investigué et éventuellement traité de concert. Un bref questionnaire peut vous être proposé.

– Un examen physique complet du plancher pelvien

– Des analyses d’urines

– Une éventuelle cystoscopie, examen consistant à introduire une petite caméra dans la vessie. Il permet d’exclure, par exemple, la responsabilité d’une tumeur vésicale. Il doit être indolore chez les femmes.

– Un test manométrique de la vessie couplé à des radiographies de la vessie lors d’efforts de poussée. Il étudie le fonctionnement de la vessie, la force du sphincter urinaire et la normalité des mictions par l’introduction de petites sondes dans la vessie et le rectum. Il s’agit d’un examen indolore.

Traitements 
Ils dépendent de la cause de l’incontinence et de son importance.

– Des médicaments sont souvent prescrits pour les pertes d’urines sur urgence, secondaire à une vessie hyperactive.
Une nouvelle molécule arrive sur le marché pour traiter les incontinences d’effort. Sa place et sa tolérance sont encore à définir.

– la physiothérapie est souvent efficace. Elle permet au moins à 40%
des femmes de repousser ou de ne pas avoir recours à une solution chirurgicale. En cas de chirurgie, il est probable qu’elle participe aux résultats à long terme de ces interventions.

– la chirurgie elle permet de repositionner la vessie ou de soutenir l’urètre lors d’augmentation de la pression abdominale (bandelette sous-urétrale). Elle est réservée aux cas les plus sévères.

Les nouvelles techniques sont de moins en moins agressives.
Elles nécessitent des séjours de plus en plus courts en clinique.

La chirurgie pour incontinence urinaire doit toujours tenir compte d’autres problèmes associées : chute du rectum, faiblesse du sphincter anal, chute de l’utérus. Une prise en charge globale évite des interventions successives, voire inutiles. Par exemple, la correction d’une chute importante du rectum associée à une incontinence d’urinaire modeste peut suffire à régler ce dernier problème. Un bilan complet permet alors d’éviter un geste inutile de renforcement du sphincter urinaire.

– la neuromodulation sacrée. Cette technique consiste à implanter sous la peau un boîtier connecté aux nerfs de la vessie et du sphincter. Elle s’adresse en particulier à des cas sévères d’hyperactivité vésicale.

– l’injection de toxine du botulisme (Botox) dans le muscle de la vessie peut aussi calmer une vessie hyperactive. Elle doit souvent être répétée.

CHUTES D’ORGANES PELVIENS

Le plancher pelvien peut être comparé à un parachute musculaire. La ligne de gravité d’un corps humain passe d’ailleurs dans le centre tendineux du plancher pelvien.

Le centre de gravité de la femme est situé au bas de son utérus.

Des efforts physiques répétés, des accouchements, une toux ou
une constipation chronique, une déficience structurelle des tissus de soutien (collagène) peuvent entraîner avec le temps une chute des organes pelviens (vessie, utérus, rectum), source d’inconfort. Une faiblesse des sphincters est souvent associée et peut être masquée. Un bilan complet est alors nécessaire. En effet, la remise en place d’un ou de plusieurs organes pourrait être suivie d’une incontinence, absente auparavant. Les pertes involontaires d’urines ou de gaz étaient empêchées par le mauvais positionnement d’un organe pelvien.

Le Centre du Plancher Pelvien à Genève est à même d’investiguer et de traiter ces problèmes.